Festival international Part’âges propose une adaptation de l’œuvre du Congolais Sylvain Bemba. Fascinant !
Ulrich Takam et Lydol, Slam Up, 2019
La jeune comédienne et metteure en scène Félicité Yvette Asseh revisite l’immense œuvre de l’auteur Congolais pour en adapter La chèvre et le léopard, une allégorie animalière de Sylvain Bemba, présentée à la deuxième journée du festival Part’âges. C’est un huis-clos théâtral qui se joue à deux, elle-même aux côtés du comédien Ousman Sali.
Le jour de la mort de sa mère, une jeune fille décide pour la venger d’aller à la rencontre de son père. Elle le tient pour responsable. L’homme avait l’habitude de lui donner de l’argent pour payer les médicaments pour soigner. Ce jour, l’homme cynique et méprisant ne reconnait pas la gamine prête à le tuer. Le décor d’un huis-clos. Un bar, une chaise qui installe une autre idée de la vie de cet homme s’impose. Une petite garçonnière pas lugubre. Les deux comédiens s’affrontent. La force de leur proposition détermine notre émoi, et indique le caractère sincère de l’impuissance de la fille à atteindre son but.
Félicité Asseh invite le spectateur dans un dans un exercice où ses personnages posent et opposent les symboles la vie et la mort, le père et la fille, l’argent et la cupidité puis l’inceste. La pièce expose plusieurs clichés sur les rapports humains. Un père peut-il tout avoir avec de l’argent ? Le père aurait-il toujours raison ? Qu’adviendra-t-il à cette gamine ? Le spectacle traverse les vices. La lumière immensément sombre n’augure sans doute pas un meilleur avenir. L’œuvre de Sylvain Bemba est pleine d’enseignement sur l’éducation et l’enfance dans nos sociétés. Elle indique les limites des politiques de nos gouvernants incapables de protéger la femme et la jeune fille. Félicité Asseh ne laisse point paraître son féminisme. Elle combat juste.
Un texte de Martial Nguéa