Académicien et homme politique, Bernard Dadié est l’un des portes flambeaux de la littérature anticolonialiste.
Distinction prix jaime Torres Bodet de l'Unesco, 11/02/2016, Sia Kambou/Afp
L’un des écrivains africains les plus prolifiques et figure de proue de la littérature ivoirienne est décédé le 9 mars 2019 à Abidjan. Romancier, dramaturge, poète, Bernard Binlin Dadié avait 103 ans au moment de sa disparition. Né en 1916 à Assinie (sud-est de la Côte d’Ivoire), il se fait connaitre dès 1934 avec une pièce de théâtre satirique intitulé « Les Villes ». Son autobiographie romancée, « Climbié » parue en 1952, est l’un des ses ouvrages les plus célèbres. « Les jambes du fils de Dieu » publié en 1980 connait un énorme succès.
On lui doit aussi des ouvrages tels que « Un Nègre à Paris, Patron de New York, La ville où nul ne meurt, Monsieur Thôgô-Gnini, Mhoiceul, Béatrice du Congo, Légendes Africaines, Le Pagne noir ». Il est lauréat du grand prix littéraire d’Afrique noire avec « Patron de New York » en1965 et « La ville où nul ne meurt » en1968. S’il est une qualité qu’on reconnait à Bernard B. Dadié, sa critique acerbe du colonialisme à travers la dénonciation de la domination des blancs sur les noirs. Pour preuve, en 1950, il publie un recueil de poèmes engagés, « Afrique debout ! ».
Après ses études, il aura travaillé une dizaine d’année à l’Institut Fondamental d'Afrique noire de Dakar, jusqu’en 1947 où il retourne dans son pays et milite au sein du Rassemblement Démocratique Africain. Bernard Dadié se retrouve en prison à la suite des troubles de février 1949. Il y tient, durant son séjour de seize mois, un journal qui sera publié en 1981.
Bernard Binlin Dadié, c’était aussi un homme politique. Il est tour à tour les fonctions de chef de cabinet du ministre de l'Éducation nationale, de directeur des Affaires culturelles, d'inspecteur général des Arts et Lettres, et même de ministre de la Culture et de l'Information en 1977. Il s'en est allé le 09 mars 2019 à Abidjan. De nombreux hommages ont été adressés en l'honneur de l'illustre disparu.
Yves Julien Bey