Baptisé « le griot des temps modernes », Claude Ndam laisse de riches œuvres musicales intemporelles.
Claude Ndam, Chateaunews.com
On le savait malade et même très malade. Les réseaux sociaux l’avaient plusieurs fois annoncé pour mort. Sauf qu’il s’était toujours relevé des affections qui le martyrisaient. Car trois fois de suite, il aura survécu à un accident vasculaire cérébral. Il affichait, au fils du temps, la détermination, d’un guerrier. Sa troisième attaque cardiaque le foudroie le 15 février dernier. Il est aussitôt admis à l’hôpital central de Yaoundé. Il en ressortira. Mais ce 12 juin 2020, à son domicile au quartier de la Cité verte à Yaoundé, il va rendre l’âme.
Sa dernière production musicale est le résultat d’une collaboration avec le rappeur Stanley Enow. En réalité, il s’agit d’une reprise de son titre « L’amour ». La pochette de l’album met en évidence les deux artistes dans un environnement angélique. Depuis les années 1980 où il connut beaucoup de succès notamment avec sa célèbre chanson “Un Ngouo Ya”, il est resté une icône de la scène musicale. Ses textes surfant entre l’amour, l’harmonie, la paix ont inspiré bien des jeunes talents. Pour preuve, sa chanson « Mona » en hommage à sa mère a été aussi reprise par Sergeo Polo en 2011.
La langue vernaculaire Bamoun qu’il manie assez aisément est l’un des atouts charmes de ses réalisations. Cette touche vestimentaire généralement faite de boubou lui conférait un style typiquement ancrée dans les traditions. Cette allure était celle du notable qu’il était à la cour du roi bamoun, à Foumban. Cependant, son expression en langue de Molière complétait sa stature d’homme moderne.
C’est donc un artiste majeur de la scène musicale camerounaise qui quitte la scène. Presqu’un mois après le départ brutal de la star planétaire Manu Dibango. C’est un peu comme si le désert s’installait sur un podium.
Arthur Melli
Music
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