Fabiola Ecot Ayissi revient sur la gestion de la Covid-19 dans son Centre et les projets et perspective.
Vernissage exposition photo "819.Canada", Yaoundé, 26 juin 2020, Claudel Tchinda
Comment traversez-vous la période de crise sanitaire engendrée par la Covid-19?
Je ne parlerais pas de confinement pour la ville de Yaoundé, même si certaines entreprises ont arrêtés leurs activités pendant un temps, je dirais que pendant cette période de retrait d’activité, on a été quand même libre de pouvoir se déplacer. Pendant cette période, nous avons tiré ce moment à profit dans la mesure où nous avons déménagé. Le siège Cipca, le Centre international pour le patrimoine culturel et artistique est passé du quartier Emana où il était installé jusque-là pour le quartier Omnisport. Ce moment a donc été une période de travaux d’installation et de prise de nos nouveaux repères. On a été assez occupé, on n’a pas vu le temps passer. Et, maintenant qu’on commence à voir les artistes, on est très content d’avoir tiré à profit ce temps mort de façon à proposer notre nouveau lieu.
Après le déménagement et l’installation dans les nouveaux locaux, quelles sont les perspectives du Cipca ?
On a plusieurs projets magnifiques en vue. Tout d’abord, la première résidence de création qui commence au mois d’août avec Yvon Ngassam. Il y’aura ensuite une inauguration le 18 septembre avec l’exposition de Fleury Ngamaleu. Une exposition qui en réalité sera la suite du cheminement qu’il a entamé à la galerie nationale, il y’a quelques mois. Ensuite aussi, plein d’autres projets sont déjà prévus et vous seront annoncés en temps opportun.
Est-ce que le défi de la promotion du patrimoine africain se porte davantage sur la photographie et l’installation ?
Le Centre international pour le patrimoine culturel et artistique a vocation à contribuer à la réflexion autour du patrimoine. Nous nous posons au départ une question qui devient notre ligne d’action, à savoir : aujourd’hui, depuis Yaoundé au Cameroun, qu’est-ce qu’on entend par patrimoine et qu’est-ce qu’on fait de notre héritage, quel que soit les cultures. Cette question nous amène à montrer les réponses diverses qui peuvent être offertes à travers des œuvres d’arts, à travers la recherche universitaire, les archives que nous proposons.
Nous considérons les différents projets qui sont montrés au Cipca comme des propositions qui contribuent à répondre à cette question précise. On n’est pas attaché à la photographie uniquement ou à l’installation. Ce sont simplement des médiums qui permettent de faire avancer la réflexion sur cette question que nous posons et qui nous semble une interrogation pertinente pour comprendre notre environnement et notre histoire, pour donner du sens à ceux qui nous entourent et à ce que nous sommes.
Propos recueillis par Claudel Tchinda.
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