Photographies et clichés

« Games and politics » présente la proportion grandissante des jeux numériques dans la société contemporaine et son exploitation pour des intérêts politiques.


Affiche de l'exposition "Jeux et pouvoir", Yaoundé, Goethe Institute, 1er août-26 septembre 2020, Goethe Institute

C’est une véritable balade au cœur des chiffres, des codes, des algorithmes mais aussi des adeptes des jeux numériques. Comprendre le processus de fabrications des outils ludiques modernes depuis la conception jusqu’à sa mise en service, mais davantage s’intéresser aux influences que cela génère sur les hommes est encore plus fascinant, d’autant que les données statistiques révèlent que seulement en Allemagne  42 % de la population s’abonnent aux mondes de jeux numériques, soit 53 % sont des hommes et 47 % des femmes.

Ce constant n’est pas sans conséquence sur le secteur culturel désormais relégué au second plan puisque les recettes du secteur des jeux vidéo, en constante évolution, dépassent désormais largement celles de l'industrie cinématographique.

Cependant, la propension aux jeux modernes n’est pas sans effet sur leurs adeptes en premier et la société toute entière ensuite. Et c’est ici que l’exposition multimédia « Games and politics » prend tout son sens. Elle met en évidence  que les jeux informatiques se laissent exploiter par les intérêts politiques. Pour leur part, les artistes utilisent ce média afin d'ouvrir ses fonctions à l'examen et d'explorer les limites des jeux indiquent les organisateurs et de renseigner que les grands musées découvrent les jeux informatiques comme des biens culturels, destinés à être collectés et préservés. De quoi susciter et nourrir la réflexion sur ce phénomène selon une posture adossée aux sciences culturelles.

Produite en 2016, l’exposition "Jeux et politique" et basée sur l'exposition Global Games du ZKM (Zentrum für Kunst und Medien) à Karlsruhe, en Allemagne, est une excroissance des jeux informatiques politiquement ambitieux, créés entre 2004 et 2016, et qui explorent les limites et les possibilités du genre. Ces jeux informatiques « ne se conçoivent pas seulement comme une (re-)présentation des conditions sociales et des conflits, mais tentent de simuler les processus et les règles qui donnent naissance à ces conflits. ». Cette proposition artistique oriente la réflexion sur des sujets d’intérêt tels que la critique des médias, la migration, les relations de pouvoir, les rôles des hommes et des femmes et le militarisme sur le plan artistique.

L'exposition ouverte au Goethe Institute du 01 août se poursuit jusqu’au 26 septembre prochain avec en perspective le vernissage qui aura lieu le 21 août à 18h. Cette expo comprend dix-huit jeux informatiques, dont seize peuvent être joués. « Les visiteurs deviennent des joueurs et découvrent par eux-mêmes comment les jeux les affectent ». C’est donc une exposition participative.

Arthur Melli