Depuis 2009, le 19 août a été réservé à la célébration de la photographie. Les frémissements observés les quatre années précédentes ont cédé place à un silence brouillant.
Exposition Yaphoto, Yaoundé 2019, Yaphoto
Sans doute, la crise sanitaire générée par le nouveau coron virus explique le mutisme des acteurs du secteur de la photographie au Cameroun. En dehors de modestes initiatives localisées dans des structures culturelles des agglomérations, les associations et syndicats professionnels s’y souvent en vitrine en cette occasion, n’affichent pas un enthousiasme certain à porter des projets pour cette journée.
En novembre 2015, la 1ère édition des Journées nationales des photographies était inaugurée par Issa Tchiroma Bakary, alors ministre de la Communication. Impulsée par la Ligue des Photographes Camerounais (LIPHOC), l’objectif de ce projet était d’assainir le secteur de la photographie en proposant un véritable arsenal juridique régissant la photographie. Un objectif présenté comme une urgence prioritaire en ce que sa réalisation devait contribuer à améliorer les conditions de travail et de vie des soldats de l’image.
Le vernissage de l’exposition photo baptisée « les images et le développement du Cameroun » avait été précédé par des allocution et une coupure du ruban symbolique. Pour signifier l’importance de cet événement, pas moins de trois ministres (Mincom, Minee et le Minac) s’étaient mobilisés, en plus du représentant du Chef de l’Etat.
En 2017, la 3ème édition du concours photographique organisé en l’honneur des femmes et décalé pour la fête du 08 mars avait consacré quatre lauréates. Entre 2010 et 2019, plusieurs actions ont été menées dans le cadre de cette journée par des associations professionnelles : sessions de formations et de renforcement des capacités, rencontres de réflexions et d’échanges, expositions diverses.
Comme un coup d’arrêt subit, mais pleine d’interrogations. A l’image de celles émises par l’artiste Landry Mbassi, avant même de parvenir dans la capitale économique du Cameroun où il est invité pour des réflexions portant sur les conséquences de la pandémie sur le secteur culturel et les voies de relance. Se faisant, cet habitué au commissariat d’exposition se pose la préoccupante question du devenir des artistes du registre des arts visuels au Cameroun.
Déjà dans une situation complexe, la photographie commerciale comme la photographie d’art se doivent certainement de s’adapter à la modernité et de pousser encore plus moins les limites de l’inventivité et de la créativité.
Bertrand Tounyiel
Photographies et clichés
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