Le décès de George Floyd, dans des conditions inhumaines, aux Etats-Unis a suscité une vague de contestation qui a débouché sur les héros « supposés » de l’histoire de la colonisation.
Statue Christophe Colombe, 2020, CNN
L’image la plus expressive est sans nulle doute celle de la chute de la statue de l'explorateur italien Christophe Colomb et son éjection dans un lac de Richmond, en Virginie, dans le sud des Etats-Unis, le mardi 09 juin 2020. Les manifestants ont, à l’aide de cordes, reversé cette figure historique de l’histoire des Etats-Unis. Bien avant cet épisode, d’autres effigies en l’honneur du navigateur ont été dégradées. Dans le parc de Boston (dans le Massachussets) qui porte son nom, sa statue a été décapitée dans la nuit de mardi à mercredi.
Un sort similaire a été réservé à une autre de ses effigies à Miami dans la Floride. Cette fois, les mains de la statue en question ont été recouvertes de peinture rouge, symbole des crimes que les manifestants lui attribuent, accompagnée de l’inscription « Black Lives Matter », (Les vies noires comptent"). Peu avant, c’est la statue du général confédéré Robert Lee à Charlottesville qui avait été déboulonnée.
Perchée à 21 mètres de hauteur et située au beau milieu du Columbus Circle au cœur de Manhattan, la statue de Christophe Colomb était jusqu’ici l’une des places les plus célèbres de New York. D’ailleurs, une célébration commémorative était organisée chaque année en sa mémoire et à la veille de l’événement, Columbus Day, un jour férié était déclaré. Cependant, les opposants à cette attraction avaient pris l’habitude de s’y retrouver pour dénoncer le génocide des populations amérindiennes.
Ces actes de vandalisme ont généré un débat sulfureux sur le rôle véritable des acteurs de l’histoire présentés comme des modèles. Certains manifestants contre les effigies de Christophe Colomb à New York, par exemple, accusent l’explorateur arrivé en Amérique en 1492, d’être à l’origine de l’extermination des peuples amérindiens. Ils sont soutenus dans cette démarche par les recherchent de certains historiens qui reprochent au navigateur sa participation à la traite des esclaves.
Une situation qui perdure depuis août dernier et qui a amené Bill de Blasio, le maire de New York, à se saisir de la question en annonçant, dans un tweet que : « New York effectuera une revue de 90 jours de tous les symboles de haine dans le domaine public". Un exercice destiné à identifier les monuments à l’honneur de personnages potentiellement offensants, qu’il qualifie de « symboles de haine », afin le cas échéant de s’en débarrasser. Dans la foulée, il orientait l’attention sur la plaque commémorative en l'honneur du maréchal Pétain, présenté comme collaborateur nazi. Annonçant qu’elle serait la première des enseignes commémoratives à être retirée.
Toutefois, le débat sur le sujet reste ouvert et la préoccupation se porte aussi sur les statues de de George Washington et Thomas Jefferson.
Arthur Melli